Le secteur de la cybersécurité au Québec et au Canada est confronté à un sérieux problème : un manque criant de main-d’œuvre qualifiée. Alors que les besoins en sécurité informatique explosent, les entreprises peinent à recruter les talents nécessaires pour protéger leurs systèmes et données sensibles. Cette pénurie de professionnels spécialisés s’intensifie d’année en année, poussant l’industrie à trouver des solutions novatrices. Parmi celles-ci, la collaboration entre acteurs du domaine émerge comme une réponse incontournable pour combler les écarts de ressources tout en offrant aux clients des services complets et efficaces.
Une pénurie de talents sans précédent en cybersécurité
Il ne s’agit pas d’une simple impression : les chiffres confirment la pénurie de main-d’œuvre en cybersécurité. Selon une étude nationale, le Canada affichait dès 2021 un déficit d’environ 25 000 professionnels en cybersécurité pour répondre à la demande. Cette pénurie s’inscrit dans une tendance mondiale, où près de 2,8 millions de postes en cybersécurité restent vacants (soit un taux de vacance d’environ 28 % à l’échelle globale. Au Québec comme ailleurs, les organisations luttent pour attirer et retenir les experts dont elles ont cruellement besoin.
Plusieurs indicateurs révèlent l’ampleur du phénomène au Canada : une enquête récente montre que 70 % des entreprises canadiennes considèrent le manque de personnel compétent comme un frein majeur à leur prospérité, les compétences en cybersécurité figurant parmi les plus recherchées. De plus, trois entreprises sur quatre peinent à pourvoir leurs postes à temps plein dans le numérique, et les rôles en cybersécurité comptent parmi les plus difficiles à combler. Conséquence directe, même les équipes en place sont surchargées : elles doivent gérer des cyberattaques de plus en plus nombreuses et sophistiquées, tout en étant submergées de travail en raison du manque de personnel.
Cette rareté de talents oblige de nombreuses organisations à adapter leur stratégie. Dans le secteur public québécois, par exemple, la difficulté à recruter a mené à un recours massif à la sous-traitance : en 2021, 33 % des ressources en TI du gouvernement provenaient d’entreprises externes, tandis qu’environ 1200 postes internes restaient vacants. Le privé n’échappe pas à la tendance, avec une dépendance croissante envers des consultants et partenaires externes pour remplir les missions de cybersécurité.
Des besoins en cybersécurité qui ne cessent de croître
Plusieurs facteurs alimentent cette demande accrue en professionnels de la cybersécurité. D’une part, la montée des cybermenaces exige des effectifs renforcés : les attaques informatiques se multiplient et touchent des organisations de toutes tailles, des grandes entreprises aux PME. Les obligations réglementaires, d’autre part, se font de plus en plus strictes. Au Québec, par exemple, l’entrée en vigueur de la Loi 25 (sur la protection des renseignements personnels) impose aux entreprises de nouvelles mesures de sécurité et de conformité, nécessitant un savoir-faire pointu en sécurité des données. De même, des normes internationales renforcent la pression sur les équipes de sécurité ; globalement, la mise en conformité est devenue plus ardue en raison de réglementations renforcées, tandis que les équipes doivent “faire plus avec moins” de ressources humaines disponibles.
Parallèlement, la transformation numérique des entreprises – accélérée par la pandémie – a étendu le périmètre à protéger. La transition vers le télétravail, l’infonuagique, l’Intelligence Artificielle, l’Internet des objets et autres innovations technologiques créent de nouvelles vulnérabilités à adresser. Ainsi, les besoins en cybersécurité explosent non seulement en volume, mais aussi en diversité de compétences requises. Il faut des experts en sécurité réseau, en analyse forensique, en réponse aux incidents, en tests d’intrusion, en gouvernance et conformité, etc. Or, ces expertises pointues sont rares et il est illusoire de penser qu’une seule organisation puisse toutes les avoir en interne en nombre suffisant.
Exemple de domaines de la cybersécurité mobilisant des expertises variées. Dans un domaine aussi vaste – de la posture de sécurité à l’analyse forensique, en passant par les tests d’intrusion ou la conformité légale – aucune équipe n’est entièrement autosuffisante. Collaborer avec d’autres experts devient alors non seulement judicieux, mais souvent indispensable pour couvrir l’ensemble des besoins. La bonne nouvelle, c’est que cette approche collaborative profite à tous les acteurs : les organisations peuvent combler leurs lacunes sans nécessairement recruter à tout-va, les spécialistes trouvent davantage de projets où exercer leurs talents, et les clients finaux bénéficient d’un niveau de protection supérieur.

Coopération entre acteurs : un impératif pour l’efficacité
Face à la pénurie, la coopération entre entreprises de cybersécurité émerge comme une solution gagnant-gagnant. Plutôt que de voir les autres prestataires comme des concurrents à écarter, beaucoup choisissent désormais de les considérer comme des alliés potentiels. Le domaine de la cybersécurité a toujours reposé sur l’esprit d’équipe et la confiance – qu’il s’agisse de partager des informations sur les menaces ou de mutualiser des ressources humaines. Comme le souligne un rapport d’Axis Communications, « la cybersécurité est avant tout une question de partenariats de confiance, où tous les acteurs concernés, du sous-traitant au fabricant, des installateurs-intégrateurs aux utilisateurs finaux, ont un rôle important à jouer ». En unissant leurs forces, les acteurs de la sécurité informatique renforcent la résilience collective face aux cybermenaces.
Concrètement, cette coopération peut prendre différentes formes. Une entreprise spécialisée peut faire appel à un partenaire de confiance pour l’épauler sur un projet de grande envergure ou sur un aspect pointu hors de son champ habituel. Inversement, elle peut intervenir comme sous-traitant pour aider un confrère à tenir les délais ou à apporter une compétence spécifique à un client commun. Ces collaborations permettent de dépasser les limites individuelles de chaque entité pour mieux servir les besoins du marché.
Avantages de la coopération en cybersécurité :
- Force de frappe accrue : en joignant leurs équipes, deux partenaires peuvent gérer des projets plus ambitieux ou traiter des incidents majeurs plus efficacement qu’en restant isolés. Cela aide à compenser le manque de personnel en répartissant la charge de travail.
- Compétences complémentaires : chaque entreprise apporte son expertise phare (analyse forensique, tests d’intrusion, conformité réglementaire, etc.). Le regroupement de ces savoir-faire pointus garantit au client une solution complète, sans lacune dans le dispositif de sécurité.
- Facilité pour le client : bien orchestrée, la coopération reste transparente pour le client final. Un acteur principal peut servir d’interlocuteur unique, assurant la gestion de projet de A à Z, tandis que les partenaires œuvrent en coulisses. Le client bénéficie ainsi de l’ensemble des compétences requises, sans la complexité de coordonner plusieurs fournisseurs.
En somme, collaborer plutôt que rester seul permet de surmonter les pénuries de talents en optimisant les ressources existantes dans l’écosystème. C’est un moyen de faire plus avec moins, tout en maintenant un haut niveau de qualité de service. Dans un contexte où les cybermenaces évoluent vite, cette agilité collective devient un atout majeur.
Commissionnaires du Québec : l’union fait la force pour mieux servir
Chez Commissionnaires du Québec, nous avons fait de la collaboration une composante naturelle de notre façon de travailler. Forte de près d’un siècle d’existence dans le domaine de la sécurité, notre organisation a appris qu’on accomplit de bien meilleurs résultats en unissant les expertises. Nous pratiquons régulièrement la coopération avec d’autres acteurs en cybersécurité, que ce soit en tant que sous-traitant apportant notre soutien à un partenaire, ou en invitant des spécialistes externes à se joindre à nos projets lorsque cela est pertinent. L’important est toujours d’offrir la meilleure réponse possible aux besoins du client.
Cette approche collaborative nous permet d’augmenter notre force de frappe lorsque nécessaire. Par exemple, sur un mandat d’analyse d’incident majeur mobilisant de nombreuses heures d’enquête, nous pouvons intégrer des collègues d’entreprises partenaires afin de respecter des délais serrés tout en maintenant la rigueur de l’investigation. À l’inverse, il nous arrive de jouer les renforts pour d’autres fournisseurs de cybersécurité qui font appel à nos équipes – par exemple pour réaliser des tests d’intrusion spécifiques ou conduire une enquête numérique pointue. Dans chaque cas de figure, le client profite de cette synergie sans avoir à s’en préoccuper : la coordination se fait en interne entre partenaires, et le client conserve la simplicité d’un seul interlocuteur pour l’ensemble du projet.
En collaborant ainsi, Commissionnaires du Québec et ses partenaires peuvent s’adjoindre des compétences complémentaires sans alourdir la structure permanente de l’entreprise. C’est un modèle souple et efficace, particulièrement adapté en cette période de pénurie de talents. Plutôt que de refuser un mandat faute de ressources disponibles ou de risquer de le mener avec une équipe sous-dimensionnée, nous cherchons la solution alternative : faire appel à notre réseau de spécialistes de confiance. Cela garantit non seulement que le travail sera accompli par les meilleures compétences, mais aussi que nos clients recevront un service complet de haute qualité, clés en main.

